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Dominique Venner

Date of death: Tuesday, 21 May 2013

Number of Readers: 214

Known asDominique Venner

SpecialtyEssayiste français

Date of birth16 April 1935

Date of death21 May 2013

Dominique Venner, né le 16 avril 1935 à Paris et mort le 21 mai 2013 à Paris, est un essayiste français classé à l'extrême droite, auteur de plusieurs livres d’histoire sur la période allant de 1914 à 1945, et notamment sur la révolution russe, les corps francs de la Baltique, la collaboration et la Résistance en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Lauréat du Prix Broquette-Gonin de l'Académie française, il est également un spécialiste reconnu des armes sur lesquelles il a écrit de nombreux ouvrages.
Sous-officier au 4e bataillon de chasseurs à pied pendant la guerre d'Algérie, il est militant de Jeune Nation dans les années 1950, puis membre de l'Organisation armée secrète (OAS) et fondateur du groupe Europe-Action dans les années 1960. Il contribue en 1968 à la fondation du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE) et crée la même année un éphémère Institut d'études occidentales. Il se retire par la suite du militantisme politique pour se consacrer à l’écriture et à l’édition, en fondant et dirigeant successivement les revues Enquête sur l'histoire et La Nouvelle Revue d'histoire. Il se suicide par arme à feu le 21 mai 2013 devant le maître-autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Il est le fils de Charles Venner, architecte, membre du Parti populaire français, qui a dirigé plusieurs sociétés immobilières et qui a notamment réalisé l'église Saint-Jean-Baptiste-du-Plateau d'Ivry-sur-Seine et l'église Sainte-Odile d'Antony. Dominique Venner étudie au collège Bossuet à Paris, à l'Oaklands College, puis à l'École supérieure des arts modernes. Il se détourne alors du catholicisme qu'il rejette.
À 17 ans, « pour fuir l'ennui de la famille et du lycée », il s'engage à l'école militaire de Rouffach. Volontaire pour la guerre d'Algérie, il est sergent au sein du 4e bataillon de chasseurs à pied, et combat le Front de libération nationale (FLN) dans les montagnes près de la frontière tunisienne (à proximité de Tébessa, région du Constantinois) jusqu'en octobre 1956. Cette guerre, pour laquelle il fut décoré de la croix du combattant, a beaucoup compté dans sa formation.
À son retour en Métropole, c'est en constatant le soutien du Parti communiste français (PCF) au FLN qu'il s'engage en politique. Il entre au mouvement Jeune Nation et prend part, à la suite de l'Insurrection de Budapest, à la mise à sac du siège du PCF le 7 novembre 1956. En 1958, il participe avec Pierre Sidos à la fondation de l'éphémère Parti nationaliste, et adhère également au Mouvement populaire du 13-Mai du général Chassin. Il passe par la suite dix-huit mois au quartier des détenus politiques de la prison de la Santé, pour son soutien au Putsch des généraux d’où il ne sort que très peu en promenade du fait de sa participation à la structuration de l'OAS-Métropole.
À sa sortie de prison à l'automne 1962, il écrit un manifeste intitulé Pour une critique positive — parfois comparé au Que faire ? de Lénine et « longtemps considéré comme un texte fondateur par toute une fraction de l'ultra-droite » —, dans lequel, prenant acte de l'échec du putsch d'avril 1961 et du fossé existant entre « nationaux » et « nationalistes », il préconise la création d'une organisation nationaliste révolutionnaire, « destinée au combat », « une, monolithique et hiérarchisée », « formée par le groupement de tous les militants acquis au nationalisme, dévoués et disciplinés ». Dominique Venner entend alors incarner la formule de Charles Maurras : « Nous devons être intellectuels et violents. » Très influencé par Karl Marx et Lénine, il analyse le communisme non seulement comme un programme politique, mais aussi comme un mode d'organisation et une approche stratégique et tactique efficaces que les militants nationalistes doivent adopter, en se structurant intellectuellement et en menant le combat sur les plans idéologique et culturel, reprenant ici les analyses d’Antonio Gramsci. Il s’inspire également des luttes anticolonialistes et développe rapidement l'idée que les mouvements nationalistes européens doivent adopter la rhétorique des mouvements d'indépendance nationale. Critique envers le christianisme, Dominique Venner prône une réhabilitation des traditions et des identités, une défense des cultures face au melting-pot, et une valorisation élitiste de la force et de l'héroïsme.
En janvier 1963, il fonde, puis dirige, le journal et mouvement d'extrême droite Europe-Action — ainsi que les Éditions Saint-Just, mises au service de celui-ci — qui rassemble, autour de convictions nationalistes et européistes, des membres de la Fédération des étudiants nationalistes, des rescapés de l'OAS-Métropole, d'anciens intellectuels collaborationnistes comme Lucien Rebatet, et de nombreux jeunes militants. En 1968, il contribue — sous le pseudonyme Julien Lebel — à la fondation du GRECE, avant de créer avec Thierry Maulnier, la même année, l'Institut d'études occidentales. Il lui adjoint en 1970 la revue Cité-Liberté — « entreprise à la fois parallèle, concurrente et ouverte vis-à-vis du GRECE », rassemblant plusieurs intellectuels (Robert Aron, Pierre Debray-Ritzen, Thomas Molnar, Jules Monnerot, Jules Romains, Louis Rougier, Raymond Ruyer, Paul Sérant, etc.) autour de l'anticommunisme, la lutte contre « la subversion mentale » et pour « les valeurs occidentales ». Après avoir organisé des colloques et publié sept numéros de Cité-Liberté, l'Institut disparaît en 1971. La période de militantisme politique de Dominique Venner prend fin au cours des années 1965-1970, Alain de Benoist donnant précisément la date du 2 juillet 1967.
Il embrasse alors une carrière d'écrivain de livres d'histoire, hors des cadres universitaires. Parmi ses principaux ouvrages, on peut citer : Baltikum (1974), Le Blanc Soleil des vaincus (1975), Le Cœur rebelle (1994), Gettysburg (1995), Les Blancs et les Rouges (1997), Histoire de la Collaboration (2000), Histoire du terrorisme (2002). Son travail lui a valu les critiques d'un politologue, Gwendal Châton, selon lequel Dominique Venner instrumentaliserait « l'histoire pour la mettre au service [d'un] combat culturel15 ». Son Histoire de l'Armée rouge a obtenu le Prix Broquette-Gonin de l'Académie française en 1981. Dominique Venner a également consacré de nombreux livres aux armes et à la chasse, dont il était un spécialiste reconnu.
En 1995, conseillé par son ami François de Grossouvre (ancien résistant, spécialiste des services secrets, ami et conseiller de François Mitterrand), il publie une Histoire critique de la Résistance, qui insiste sur la forte présence d'éléments issus de la droite nationaliste au sein de la Résistance. Cependant, selon Bénédicte Vergez-Chaignon, le débat généré par l'ouvrage sera limité par l'absence de jugement de l'auteur sur l'attitude du maréchal Pétain face à la Résistance.
Parmi ses derniers ouvrages, on notera en particulier Histoire et tradition des Européens (2002), dans lequel l'auteur dégage ce qui, selon lui, caractérise la culture européenne, et propose le concept de « traditionisme » : la tradition conçue, non comme ce qui est commun à tous les peuples, comme c’est le cas chez René Guénon, mais comme ce qui fait à travers le temps leur singularité.
Après avoir fondé et dirigé la revue Enquête sur l'histoire, disparue à la fin des années 1990, il fonde en 2002 le bimestriel La Nouvelle Revue d'Histoire, rebaptisé temporairement La NRH en 2006 en raison d'une action en justice portant sur son titre, dans lequel écrivent des personnalités comme Bernard Lugan, Jean Tulard, Aymeric Chauprade, Alain Decaux, François-Georges Dreyfus ou Jacqueline de Romilly. Il coanime également le Libre Journal des historiens sur Radio Courtoisie, émission qui s'appuie souvent sur le dernier numéro de La Nouvelle Revue d'Histoire, revue qu’il dirige jusqu’à sa mort en 2013.
Le 21 mai 2013, vers 16 heures, Dominique Venner se donne la mort par arme à feu — une ancienne arme belge à un seul coup— devant le maître-autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui devra être évacuée. Il aurait, d'après le recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, laissé une lettre à destination des enquêteurs.
Il donne les raisons de son geste dans une lettre envoyée à ses amis de Radio Courtoisie et à Robert Ménard, qui la publiera sur le site d'information Boulevard Voltaire. Il y explique « croi[re] nécessaire », « devant des périls immenses pour [sa] patrie française et européenne », « de [se] sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable ». Il dit « offr[ir] ce qui [lui] reste de vie dans une intention de protestation et de fondation », et précise ensuite qu'il « [s]'insurge contre les poisons de l'âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille » et également « contre le crime visant au remplacement de nos populations ». Concernant le lieu de son suicide, il indique « choisi[r] un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris qu['il] respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de [ses] aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales. »
Dans un texte publié quelques heures auparavant sur son blog et intitulé « La manif du 26 mai et Heidegger », il avait appelé à des actions « spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences », expliquant que « nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». Il y écrit que les manifestants contre le mariage homosexuel ne peuvent ignorer « la réalité de l'immigration afro-maghrébine » et que « leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay », le « péril » étant selon lui « le « grand remplacement » de la population de la France et de l'Europe », faisant ainsi référence aux thèses développées par Renaud Camus.
Peu après l'annonce de sa mort, plusieurs personnalités d'extrême droite française lui rendent hommage. Ainsi Marine Le Pen écrit-elle sur Twitter : « Tout notre respect à Dominique Venner dont le dernier geste, éminemment politique, aura été de tenter de réveiller le peuple de France ». Bruno Gollnisch parle d'un « intellectuel extrêmement brillant » qui s'est donné la mort pour exprimer « une protestation contre la décadence de notre société ». En dehors de sa famille politique, quelques personnalités saluent son caractère. Benoît Rayski écrit: « Aucune des idées de Dominique Venner n'était mienne. Mais l'homme peut parfois échapper par son courage et sa noblesse à la gangue idéologique qui lui tient lieu d’armure ». En Italie, le mouvement néofaciste CasaPound colle sur les murs de plusieurs dizaines de villes des affiches où l’on peut lire « Onore a Dominique Venner, samurai d’Occidente » (« Honneur à Dominique Venner, samouraï d’Occident »). Un hommage public lui est rendu le 31 mai 2013 à Paris, avec notamment une intervention d’Alain de Benoist dont la transcription a été publiée par la Fondation Polémia.

Source: Wikipedia.org

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